Tu es donc toujours là, ô ma fidèle amie,
Me donnant chaque jour quelque chose à offrir,
Il faut bien, n’est-ce pas, que je t’en remercie
Car sans toi, ô mon Dieu, qu’aurais-je pu fournir ?
Voici que grâce à toi, je prends chaque matin
Sur mes vieilles épaules le poids béni du jour,
Et m’en vais le portant, sous le regard divin,
Trébuchant, souriant et grognant tour à tour !
Que de marches gravies, que de colis portés,
Que de petits courages à bien utiliser,
Que de pas égrenés comme un long chapelet
Au long d’une journée au Seigneur consacrée.
Tout cela, ma fatigue, c’est toi qui me le donnes,
C’est le rachat, fourni par toi, de mes péchés,
Et si, au jour sans fin, le Seigneur me pardonne,
Ce sera toi, ma mie, qui m’auras racheté.